Depuis ce lundi 1er novembre 2021, les acteurs du projet de Développement du secteur des semences au Sahel sont réunis à Bamako pour l’atelier de restitution et d’évaluation du secteur des semences ISSD/Sahel. Durant 3 jours, ils mettront en place une feuille de route pour la transformation du secteur des semences des cultures ciblées. Les travaux de l’atelier ont été ouverts par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, représentant le ministre Daniel Kelema. Qui avait à ses plusieurs représentants du monde de l’Agriculture dont la représentante du Developing Agriculture from the Group Up (IFDC) Madame Coulibaly Fatoumata. Cet atelier regroupe également une cinquantaine de participants/es tous impliqués dans le développement du secteur des semences au Mali et au Niger, qui ont participé à la collecte des données lors des discussions en focus groupes.
Dans le cadre de la mise en ceuvre du projet « Développement Intégré du Secteur des Semences au Sahel » (ISSD Sahel) KIT, avec l’appui de l’Université et Centre de Recherche de Wageningen (WUR) et en partenariat avec les autres membres consortium (IFDC, Sasakawa Africa Association et ICRISAT), a effectué une étude d’évaluation du secteur des semences au Niger et au Mali. Cette activitė s’inscrit dans l’objectif 5 du projet : « intégration du secteur semencier Sahélien dans le secteur régional et mondial » qui est sous la responsabilité de KIT.
L’objectif général de cette étude était de faire un état des lieux du secteur semencier au Sahel en mettant un accent particulier sur les semences des spéculations ciblées par le projet. Le principal résultat attendu de cette étude est la préparation d’une feuille de route pour la transformation du secteur des semences de ces cultures cibles. Pour la collecte des données primaires, KIT a utilisé la méthode mixte afin de collecter des données à travers des entrevues individuelles pour certaines informations clés et des focus group pour les systèmes formels et informels. Les personnes qui ont participé à cette étude sont des acteurs du secteur qui intervenant dans la chaine de valeur des semences au niveau communautaire et national.
Le Mali et le Niger sont deux pays continentaux sahéliens qui sont à la fois confrontés aux effets du changement climatique et à un accroissement de leur population. Entre 2012 et 2016, la population malienne a augmenté d’en moyenne 0.5 millions de personnes par an tandis qu’au Niger ce chiffre atteignait 0.75 millions. Paradoxalement à cette augmentation du nombre de bouche à nourrir, de plus en plus la productivité agricole est affaiblie à cause de : la diminution de la fertilité des terres ; la faible adoption des technologies améliorées de production agricole (semences améliorées, fertilisants, et autres bonnes pratiques culturales); l’irrégularité des pluies et l’urbanisation rapide dans ces deux pays réduisant ainsi le nombre de personnes impliquées dans l’agriculture. Par exemple au Mali, 41% de la population vivaient dans les villes en 2016, contrairement à 22% en 2004 ; tandis qu’au Niger 31% dans les villes en 2012 contrairement à moins de 16, 2% 2001.
L’objectif global de l’évaluation était faire l’état des lieux de secteur des semences des spéculations cibles dans les deux pays afin de préparer la feuille de route nationale pour la transformation du secteur des semences.
Les cultures cibles de cet atelier sont essentiellement celles qui ont été découvertes pour la collecte des données. Elles sont : l’arachide, le niébé, le mil, le sorgho, le maïs, le riz et les cultures maraîchères.
Selon le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, l’économie malienne repose principalement sur le secteur Agricole qui occupe plus de 70% de la population active et contribue pour 30% à 40% au PIB. Elle procure 60 à 70% des recettes d’exportation et, estime que l’agriculture pourrait contribuer davantage si elle était plus productive.
Parlant des semences, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture pense que la qualité des semences contribue efficacement à la productivité pour laquelle il a appelé les uns et les autres à plus de prudence aux effets néfastes des changements climatiques.
« La qualité des semences est considérée aujourd’hui comme un des facteurs les plus importants qui concourent significativement à l’augmentation productivité agricole. Cependant, le secteur agricole du Mali est dominé par une agriculture de subsistance dont la performance est très instable du fait de sa forte exposition et vulnérabilité aux effets néfastes des changements climatiques et autres facteurs non moins importants tels que la disponibilité des semences de qualité. Une des contraintes de l’agriculture au Mali est la non accessibilité ou la non disponibilité des semences de qualité pour les producteurs, constituant ainsi un facteur limitant pour l’augmentation de la productivité et production agricole. Vous convenez tous avec mọi que l’utilisation des semences de qualité adaptées est nécessaire voir indispensable pour répondre aux exigences de diverses conditions agro climatiques, du changement climatique et de systèmes de cultures intensifs », a-t-il déclaré.
Quant à la représentante Pays IFDC-Mali, elle a d’abord tenu à saluer et remercier les organisateurs de cet atelier qui porte sur la validation d’une étude, qui a été conduit par KIT Royal. Selon Madame Coulibaly Fatoumata, cette étude a travaillé pour approfondir et connaître plus d’informations sur les secteurs semenciers et connaître les défis et obstacles et leur permettre d’approcher tous les acteurs prenants y compris les coopératives semencières, les entreprises semencieres, les distributeurs, les producteurs pour le Développement de l’Agriculture dans la bande sahelo-sahélienne précisément au Mali et au Niger.
Nia Dialla KEITA
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