Mali – Affaire du présumé esclavage à Bafoulabé : les éclaircissements de l’avocat de la défense et l’inquiétude des populations

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Suite à l’incarcération d’au moins 60 personnes parmi les notables, l’avocat de la défense du collectif des chefs de villages a animé ce samedi 12 mars 2022, au Carrefour des jeunes de Bamako, une conférence de presse pour éclairer l’opinion publique nationale et internationale sur les évènements malheureux survenus dans des villages. L’objectif recherché par le collectif est de trouver une solution apaisée et une meilleure entente aux différends entre les communautés et les ressortissants de la région de Kayes, notamment dans le cercle de Bafoulabé. Où ont lieu depuis un certain temps des heurts entre notables et d’autres habitants au nord de la localité. Les populations s’inquiètent de plus en plus depuis l’arrestation arbitraire dans le clan des notables dont plusieurs personnes âgées il y a des semaines et appellent à leur libération le plus tôt possible.
« Le collectif des chefs de villages du nord de Bafoulabé persiste et signe qu’il n’y a pas d’esclavage par ascendance dans le cercle de Bafoulabé », a insisté l’avocat de la défense, Maître Mahamadou Traoré. Il était assisté par le Professeur d’Enseignement supérieur Mamady Sidibé et Massiré Kanouté, un ressortissant de ladite zone. C’était également en présence de plusieurs autres ressortissants des communes du nord de Bafoulabé.
Sur le visage des personnes présentes à cette conférence, on pouvait constater l’inquiétude et la peur face à cette situation qui ne cessent de préoccuper tous les jours les cinq (05) communes du nord de Bafoulabé. Cependant, ils affirment que c’est de la pire allégation et des fausses informations de la part des personnes malintentionnées. L’avocat de la défense tout comme les autres conférenciers précisent que le terme l’esclavage n’existe que de nom à Bafoulabé depuis son abolition au 19ème siècle, contrairement aux allégations de certaines personnes malintentionnées qui collent des fausses images à la localité pour en faire de fonds de commerce.
En effet, l’origine de ce conflit remonte à la création d’une association en 2017, par certains ressortissants du cercle de Bafoulabé installés en France, dénommée Collectif des Sans Papiers (CSP). Dans leur vision déstabilisatrice, en 2019, les membres du CSP ont décidé de ne plus respecter les autorités traditionnelles notamment les chefs de villages et coutumiers. Ainsi, ils ont procédé à l’intronisation de leurs propres chefs de villages. Pour éviter l’affrontement, les chefs de villages concernés ont adressé des correspondances au Ministre de l’Administration Territoriale, au Gouverneur de Bafoulabé, aux Directeurs généraux, au Procureur de Bafoulabé, au Préfet et Sous-préfet pour leur faire part de leur inquiétude devant cette posture du CSP accompagnée de plusieurs autres associations de Droit de l’Homme qui risque de créer un foyer de tensions entre les communautés qui vivent ensemble depuis des siècles. Malgré ce cri de cœur de la population, aucune mission d’enquête n’a été effectuée pour s’enquérir de l’évolution de la situation sur le terrain. Les membres du Collectif Sans Papier règnent en maître absolu dans ces localités notamment à Kontéla, Tomora et Sidibéla, Diallan, Diakon, Boulabe et autres.
Me Mahamadou Traoré, l’avocat de la défense du collectif affirme et réaffirme qu’ il n’y a pas de l’esclavage à Bafoulabé, seulement qu’il y’a des gens qui veulent créer de tensions entre les communautés sous des prétextes fallacieux qu’il y’a des esclavages alors que c’est faux. Selon lui, ils ont comme provocations : l’installation parallèle de leurs chefs de villages dans les communautés, célébration parallèle même de la fête d’indépendance et autres.
Par la voix de leur avocat de la défense, le collectif des chefs de villages du nord de Bafoulabé demande à l’État malien d’être très vigilant par rapport aux activités menées dans la région de Kayes par le Collectif des Sans Papiers (CSP), appuyé par l’Association Contre la Domination (ACDE) et l’État Français” qui sont à l’origine de tous les maux que souffrent aujourd’hui les villages du nord de Bafoulabé; précise dès à présent que les membres CSP et collaborateurs ont pour mission de créer un foyer de tensions entre les populations faisant croire à l’opinion nationale qu’ils luttent contre les pratiques de l’esclavage dans la première région. Avant d’ajouter que les images de tortures qui circulent sur les réseaux sociaux faisant croire à l’opinion nationale et internationale l’existence de l’esclavage ne sont que de pires manipulations auxquelles les membres du CSP ont attaché des enfants des notables pour dire que ce sont de leurs. « Si rien n’est fait, les mêmes scénarios entre “ Peul et Dogon ”du centre du Mali risquent de se produire dans la première région », ont-ils martelé.

Les participants à cette conférence ont conclu par un appel pressant à l’endroit des autorités du pays, afin de trouver une solution pacifique à ce problème qui préoccupe sérieusement aujourd’hui les populations de Bafoulabé.

Nia Dialla KEITA


Nia Dialla
Nia Diallahttps://actu-globe.com
Promoteur et Directeur, Nia Dialla KEITA est un enseignant journaliste, spécialiste des langues française et anglaise. Il dirige la rédaction de la presse en ligne “actu-globe.com”, un site web malien d'informations générales pour le Monde. Tel: (+223) 74 73 31 29 / 69 66 46 37

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