Mali – point de presse du ministre de l’Industrie et du Commerce : tout ce qu’il faut retenir sur les prix indicatifs plafonds en gros et au détail

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L’objectif de la rencontre ne vise pas à polémiquer sur le phénomène de la hausse des prix mais plutôt, à édifier les populations sur les causes réelles des augmentations et les réponses apportées par le Gouvernement pour atténuer ses effets’….
Une réaction passagère du marché qui ne présage d’aucune imperfection mais plutôt d’une dynamique des structures de l’offre qui s’adaptent bien à la demande. Des produits autres fois peu consommés tels que gingembre, bissap, citron voient leur demande explosée durant le Ramadan.

Dans le cadre de ces rencontres periodiques avec la Presse, le Ministre Mahmoud Ould Mohamed, était face à la Presse.
Cette rencontre faut-il le rappeler, se déroule dans un contexte fortement marqué par la flambée des prix à travers le monde entier, le Mali ne fait pas exception.
La vie chère est partout et le Gouvernement n’est pas resté insensible à la baisse drastique du pouvoir d’achat des populations, bien au contraire.
A l’entame de son propos, le Ministre Ould Mohamed, rappelera l’objectif de la rencontre qui ne vise pas de polémiquer sur le phénomène de la hausse des prix mais plutôt, à édifier les populations sur les causes réelles des augmentations et les réponses apportées par le Gouvernement pour atténuer ses effets.
Oui, il y a lieu de reconnaitre que pour certains produits, les prix ont effectivement augmenté martelera le Chef du département de l’industrie et du Commerce, qui soulignera que, les prix sont restés stables pour d’autres produits, grâce aux efforts du Gouvernement et de tous les acteurs économiques.De lavis du Ministre Ould Mohamed, pour mieux analyser l’évolution des prix, il y a lieu de distinguer 3 catégories de produits :

  1. les produits majoritairement importés : riz, sucre, lait, blé-farine et huile alimentaire ;
  2. les produits de contre saison comme les légumes, les fruits et les tubercules alimentaires ;
  3. les cultures saisonnières notamment les céréales locales : mil, riz gambiaka, sorgho et maïs.

Le marché international est caractérisé par une augmentation du cours mondial de la plupart des denrées alimentaires consécutive à la reprise des activités économiques post COVID-19, ayant entrainé une hausse généralisée de la demande par rapport à l’offre, notera le Ministre Ould Mohamed, qui citera à titre d’exemples :

Le prix CIF Dakar de la tonne de riz brisé 100% est passé de 225 000 FCFA à 270 000 FCFA soit une augmentation de 45 000FCFA.
Pour le sucre, le prix fournisseur de la tonne est passé de 275 000 FCFA à 370 000 FCFA soit une hausse de 95 000 FCFA.
S’agissant de l’huile de palme importée de la Côte d’Ivoire, le prix fournisseur de la tonne qui s’établissait en 2020 à 784 000 FCFA est revenu en 2022 à 900 000 FCFA, soit un accroissement de 116 000 FCFA.
Au même moment, le fret maritime a augmenté de 20% entre 2020 et 2022.
Face à ces augmentations, le Gouvernement a consenti une baisse de 50% de la base taxable sous forme de subvention à l’importation de 300 000 tonnes de riz, 60 000 tonnes de sucre et 30 000 tonnes d’huile alimentaire correspondant à deux (02) mois et demi de consommation nationale.
Cette subvention n’avait pas pour but de diminuer effectivement les prix à la consommation mais plutôt d’atténuer leur hausse car les droits et taxes exonérés au cordon douanier n’arrivent pas à compenser les augmentations intervenues sur les prix fournisseurs.
Ainsi pour des augmentations du prix fournisseur de l’ordre de 45 000 FCFA la tonne du riz brisure, 95 000 FCFA la tonne du sucre et 116 000 FCFA celle de l’huile de palme, l’Etat a renoncé à percevoir au cordon douanier des droits et taxes évalués respectivement à 32 000 FCFA 49 800 FCFA et 48 720 FCFA.

Afin de rendre accessible les produits subventionnés aux populations, le département a entrepris des consultations avec les principaux importateurs et les membres du Conseil national des prix pour la détermination des prix consensuels sur la base de l’analyse des structures des prix des produits subventionnés, ajoutera le Ministre Mahmoud Ould Mohamed, qui soulignera que ces consultations ont abouti à la signature des cahiers de charges déterminant les conditions d’importation et de distribution des produits exonérés.
Les prix indicatifs plafonds ont ainsi été réglementés par l’Arrêté n°2022/0865/MIC-SG du 06 avril 2022.
Pour s’assurer du respect de ces prix, les brigades économiques de la DGCC appuyées par les forces de sécurité sont déployées quotidiennement sur les marchés pour sanctionner les auteurs d’éventuelles infractions à la réglementation.

Le Ministre de l’industrie et du Commerce, notera que durant la semaine écoulée, une forte polémique s’était installée autour des prix des légumes et autres produits saisonniers. Ce qui selon lui, n’en valait pas la
peine. Les produits saisonniers sont des cultures de contre saison durant laquelle période leur disponibilité est abondante.
Présentement, sur les marchés de légumes, les produits maraichers, la pomme de terre et autres tubercules alimentaires sont à des prix abordables au point que des producteurs cèdent à vil prix leur production.
S’agissant des céréales, l’augmentation des prix est consécutive à la faiblesse de la production céréalière résultant de l’arrêt précoce de la pluviométrie et de l’insécurité dans les zones de production ayant empêché le déroulement normal des travaux champêtres.

Pour sécuriser la production disponible issue de cette campagne décevante, le Gouvernement a pris la mesure de suspendre les exportations jusqu’à nouvel ordre.
Cette mesure a conforté l’offre de céréales sur le marché national atténuant du coup l’amplitude des augmentations de prix.
D’autres mesures sont en cours pour anticiper les impacts de la campagne agricole décevante sur la sécurité alimentaire des populations rurales notamment.
Il s’agit de l’adoption par le Gouvernement d’un plan d’urgence axé autour de l’achat de 200 000 tonnes de riz par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire pour lesquelles des ventes d’intervention et des distributions gratuites seront organisées pendant la période de soudure afin de stabiliser les prix à la consommation.

À l’amorce du mois de Ramadan, la tradition a été respectée malheureusement. Il a été effectivement constaté des fluctuations de prix de la plupart des denrées alimentaires.
Cette situation, liée à un changement des habitudes de consommation alimentaire, était tout à fait normale du point de vue économique en période de ruée des consommateurs sur les produits entrainant du coup une augmentation brusque de la demande.
Cette réaction passagère du marché ne présage aucune imperfection mais plutôt une dynamique des structures de l’offre qui s’adaptent bien à la demande. Des produits autres fois peu consommés tels que gingembre, bissap, citron voient leur demande explosée durant le Ramadan.
Ces augmentations n’ont pas que des effets négatifs, elles permettent aussi d’assurer un revenu à des couches sociales notamment les femmes évoluant dans l’informel et cela participe à la lutte contre la pauvreté.

Nia Dialla
Nia Diallahttps://actu-globe.com
Promoteur et Directeur, Nia Dialla KEITA est un enseignant journaliste, spécialiste des langues française et anglaise. Il dirige la rédaction de la presse en ligne “actu-globe.com”, un site web malien d'informations générales pour le Monde. Tel: (+223) 74 73 31 29 / 69 66 46 37

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