À la faveur d’un atelier de réflexion sur la protection des victimes et témoins et la lutte contre l’esclavage et pratiques assimilées, la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Mali (CNDH – Mali) et le Centre d’Assistance et de Promotion des droits Humains (CapDH) conjuguent leurs efforts pour une lutte implacable contre les auteurs de ces crimes.
L’atelier se déroule de ce jour 03 au 06 Mai 2022 à l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye. Durant 4 jours, les acteurs des Droits Humains vont mutualiser leurs efforts pour mobiliser des organisations de défense des droits de l’homme dans une vaste synergie en faveur de la protection des victimes et des témoins et de la lutte contre l’esclavage et pratiques assimilées en République du Mali. Il est co-organisé par la CNDH et le CapDH, bénéficiaires du Fonds d’Appui aux Moteurs du Changement (FAMOC), avec l’appui financier de l’Ambassade Royale de Danemark au Mali. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président de la CNDH Aguibou Bouaré. Elle a enregistré la présence du Directeur Général de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye Colonel Souleymane Sangaré, du Directeur exécutif du CapDH Négueting Diarra, du représentant du FAMOC Seydou Traoré et d’une trentaine de participants des structures publiques et parapubliques et des organisations de la société civile.
En effet, le phénomène de l’esclavage par ascendance qui sévit dans plusieurs régions du Mali depuis des années prend de plus en plus de l’ampleur avec son corollaire de victimes d’atteintes graves aux droits de l’Homme. Malgré son abolition par l’administration coloniale depuis 1905, l’esclavage par ascendance s’amplifie de nos jours sous une forme violente particulièrement dans la région de Kayes.
En conséquences, selon une déclaration d’experts indépendants des droits de l’homme des Nations Unies datant de juillet 2021, les violents affrontements survenus entre soi-disant « maîtres » et des supposés « esclaves par ascendance » dans la région de Kayes ont occasionné plusieurs blessés et des déplacés dont la plupart seraient des « esclaves par ascendance ».
Selon le président de la CNDH, la région de Kayes est l’épicentre où des traitements inhumains, cruels et dégradants sont régulièrement perpétrés à l’encontre d’une catégorie de nos concitoyens par d’autres comme « esclaves ». Des pratiques dignes d’une époque qui n’honorent point notre pays qui, faut-il le rappeler, dès 1222 interdisait l’esclavage avec la Charte des chasseurs du Mandé, bien avant la Charte de Kurukan fuga de 1236. C’est pourquoi la CNDH et le CapDH, en synergie, n’entendent que jouer toute leur partition dans la protection des victimes et des témoins ainsi que dans la lutte contre la pratique de l’esclavage, avec l’accompagnement et le soutien de leurs partenaires, Ambassade du Royaume du Danemark et le Fonds d’Appui aux Moteurs du Changement.
Le Directeur Général de l’école de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye, Colonel Souleymane Sangaré s’est énormément réjoui de la tenue dudit atelier dans son enceinte. Il a ensuite salué les acteurs pour avoir pris l’initiative d’organiser un tel atelier dont la pertinence ne fait aucun doute. Colonel Sangaré a terminé ses propos par les encourager dans ce combat qu’il a qualifié de “ noble ”.
Nia Dialla KEITA
