Pour lutter efficacement contre le phénomène de la malnutrition dans nos communautés, tous les experts en la matière sont unanimes qu’il nous faut ces aspects fondamentaux : la bonne nutrition, l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement pour une sécurité alimentaire du développement humain.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la malnutrition se définit par les carences, les excès ou les déséquilibres dans l’apport énergétique et/ou nutritionnel d’une personne. C’est un état nutritionnel qui est la conséquence d’une alimentation mal équilibrée en quantité et/ou en qualité. Cependant, il existe 4 types de malnutrition : Malnutrition aiguë ; Malnutrition chronique ; Surpoids : obésité et insuffisance pondérale ; Malnutrition aiguë modérée et Malnutrition aiguë sévère dont leurs caractéristiques sont : le Marasme et le Kwashiorkor.


Ces formes de malnutrition sont généralement causées par un régime alimentaire inadéquat ou des maladies récurrentes, et ont pour causes profondes : environnement politique et culturel ; pauvreté et manque de responsabilisation des femmes.
WASH (Eau), un levier en lien avec la sécurité alimentaire contre la malnutrition
Selon le rapport d’activités 2019 de la Direction Nationale de l’Hydraulique du Mali, le taux d’accès à l’eau potable est de 65,8% en milieu rural, 77,7% en milieu semi-urbain et urbain et 69,6% au niveau national. Le nombre de villages sans point d’eau moderne (PEM) est de 1242. Le parc hydraulique non fonctionnel est estimé à 32 %, soit 8746 points d’eau.
Sans nul doute, l’eau potable est une partie de la stratégie globale visant des changements sanitaires durables dans les communautés et dans les situations d’urgence : malnutrition lors des catastrophes naturelles, sécheresse, inondations, etc. Elle est ainsi l’élément vital des écosystèmes qui conditionnent la sécurité alimentaire et la nutrition des générations actuelles et à venir. L’eau, en quantité et de qualité voulues, est indispensable à la production alimentaire, à la transformation et à la préparation des aliments.

Nutrition, un rôle si nécessaire en lien avec la sécurité alimentaire contre la malnutrition
Selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en 2019, 1 enfant de moins de 5 ans sur 3, soit 200 millions d’enfants souffrent de sous-nutrition ou de surpoids. Près de deux enfants âgés de 6 mois à 2 ans sur trois ne consomment pas d’aliments capables de soutenir la croissance rapide de leur corps et de leur cerveau. Par contre, le fait de bénéficier d’une nutrition adéquate pendant la jeune enfance est un facteur essentiel pour le bon développement physique et intellectuel.
Cependant, le lien entre sous-nutrition et sécurité alimentaire est ainsi plus évident. Plusieurs facteurs liés à l’alimentation des enfants peuvent y contribuer : le manque d’accès et de disponibilité d’aliments appropriés à leurs besoins mais aussi les mauvaises pratiques alimentaires (hygiène, conservation et préparation des aliments, etc.). C’est pourquoi, la nutrition joue un rôle essentiel dans la prévention de plusieurs maladies. Elle englobe toutes les fonctions physiologiques nécessaires à l’utilisation des nutriments pour la croissance, l’entretien, le fonctionnement de l’organisme ainsi que pour produire la chaleur et l’energie.
Lancé officiellement le 12 août 2021 à Bamako (Mali), le Programme Right2Grow qui veut dire “ Droit de Grandi ” est un partenariat stratégique à la fois tactique et opportun entre Action contre la Faim, le Centre pour la gouvernance économique et la responsabilité en Afrique (CEGAA), la Fondation Max, Save the Children, The Hunger Project et World Vision, financé par le Ministère néerlandais des Affaires étrangères bénéficie de l’appui technique continu de l’Ambassade des Pays-Bas. Il s’est fixé la lourde mission de faire en sorte que chaque enfant ait le droit d’atteindre son plein potentiel par une bonne nutrition.
En vue de parvenir à zéro dénutrition et zéro personne sans accès aux services WASH de base, le programme Right2Grow envisage un monde où tous les enfants de 0 à 5 ans sont bien nourris (impact à long terme), afin que chaque enfant puisse atteindre son plein potentiel (objectif ultime).
Pour gagner le combat contre la malnutrition, nous devons surtout savoir (en général et les femmes en particulier ) que l’eau, la sécurité alimentaire, la nutrition sont intrinsèquement liées, que l’eau est essentielle à la concrétisation progressive à la fois du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale et du droit à une eau potable et salubre et à l’assainissement.

Et en somme, malgré le soutien et l’accompagnement des partenaires techniques et financiers, mais aussi avec la volonté politique et l’engagement de nos autorités, le défis de la malnutrition persiste dans nos communautés qui restent touchées par le phénomène.
Les populations doivent changer de comportement afin de renverser la tendance tout en saisissant cette opportunité de changement pour avancer sur les questions de nutrition, Wash, hygiène et assainissement, qui interpellent chaque personne à jouer sa partition pour une sécurité alimentaire durable chez tous les enfants du pays.
Nia Dialla KEITA