VBG au Mali : les rôles et responsabilités des femmes en période électorale au cœur d’une session de sensibilisation

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Organisée par le Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires du Mali (REFAMP/Mali) en partenariat avec l’ONU-Femmes sous le contrôle du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’enfant et de la Famille, une session de sensibilisation des femmes sur leurs rôles et responsabilités dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en période électorale s’est déroulée ce mardi 19 décembre 2023au Centre Aoua KEITA, à Bamako.

La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le secrétaire général du Ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Mandjou Sangho. Qui avait à ses côtés la présidente du REFAMP/Mali. Elle a également enregistré la présence des représentants de l’ONU-Femmes, de la mairie de la commune III du district de Bamako et de plusieurs femmes de différentes associations féminines du Mali.

Cette session se situe dans le cadre de la célébration de la 23ème édition des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le thème national retenu cette année est « Rôles et Responsabilités des Femmes dans la Lutte contre les Violences faites aux Femmes et aux Filles en Période Electorale ». Il est assez évocateur et présente une grande importance car il permettra aux différents acteurs concernés de prendre conscience des violences faites aux femmes et aux filles en politique et c’est lors des périodes électorales.

Face à ces violences, la présidente du REFAMP/Mali, Maïga Sina Damba aura déploré les agissements des politiques contre les femmes candidates. Car, selon elle, les expériences de part et d’autre à travers le monde ont démontré que plusieurs armes, visibles ou invisibles sont utilisées contre les femmes en politique en tant qu’électrices et ou candidates.
« Quelle que soit leur nature, toutes ces armes concourent aux mêmes objectifs : dissuader les femmes à quitter la scène politique et ou freiner leur épanouissement socio politique et professionnel. De ce fait, elles sont considérées comme des violences basées sur le genre » a-t-elle martelé.

L’ancienne ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille affirme aussi que les Violences Basées sur le Genre (VBG) ont un impact sur la participation des femmes en tant qu’électrices, candidates, administratrices électorales et peuvent impacter gravement leur participation. Maïga Sina Damba a également indiqué qu’une élection n’est ni compétitive ni démocratique si des tactiques violentes ou injustes sont utilisées pour restreindre la participation d’une couche donnée. Certaines de ces tactiques peuvent apparaître évidentes, mais plusieurs autres sont difficiles à identifier sans une évaluation approfondie de la façon dont les normes juridiques, les institutions, les pratiques électorales ou d’autres structures représentent ou sont sensibles au genre et à la violence au cours de l’ensemble du cycle électoral.

Cependant, les femmes constituent une couche vulnérable et assez manipulable à cause de plusieurs facteurs dont la pauvreté et le faible niveau d’instruction puisant leur origine notamment dans les inégalités historiques des sexes et du système patriarcal quasi hégémonique dans notre pays. Par conséquent, selon le Système de Gestion d’Informations sur les Violences Basées sur le Genre (GBVIMS), au moins14 264 incidents de VBG ont été rapportés en 2022. Sur ce nombre de cas, les 98% ont été commises sur les femmes et filles notamment 39% de viols et 17% d’agressions sexuelles. Ces actes constituent de graves violations des droits de l’Homme.

Pour changer la donne, la présidente du REFAMP/Mali estime qu’il est ainsi important d’analyser la qualité démocratique d’une élection avec une perspective genre car la non- intégration du genre pourrait renforcer les inégalités et contrarier les efforts visant à renforcer les pratiques démocratiques inclusives. Aussi, que l’inclusivité suppose que toutes les filles et tous les fils du pays (sans aucun lien avec leur sexe), soient en mesure d’exercer leur droits civiques et politiques sans aucune crainte et sans aucune forme de pression.

Pour rappel, le Mali a adopté plusieurs mesures législatives et règlementaires et ratifié les textes internationaux et régionaux relatifs aux droits de la femme et de l’enfant et de l’égalité entre les hommes et les femmes. Le pays a aussi développé de nombreuses actions sur les plans politique, institutionnel et législatif pour préserver les droits des femmes. Et depuis des années, l’engagement des pouvoirs publics, des ONG et des Partenaires Techniques et Financiers a également été constant pour la réalisation des actions de sensibilisations, de plaidoyers, de mobilisations et de formations en direction des communautés, des leaders religieux, des communicateurs traditionnels, des élus, de la société civile, de la presse et des décideurs afin qu’ils s’investissent davantage en faveur de l’abandon de certaines pratiques qui nuisent à la femme et à la fille, a beaucoup insisté la présidente du Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires du Mali (REFAMP/Mali), Maïga Sina Damba.

Nia Dialla KEITA

Nia Dialla
Nia Diallahttps://actu-globe.com
Promoteur et Directeur, Nia Dialla KEITA est un enseignant journaliste, spécialiste des langues française et anglaise. Il dirige la rédaction de la presse en ligne “actu-globe.com”, un site web malien d'informations générales pour le Monde. Tel: (+223) 74 73 31 29 / 69 66 46 37

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