Affaire de détournement à la grande mosquée de Bamako : un promoteur et un régisseur auraient été placés sous mandat de dépôt

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image d’illustration de la grande mosquée de Bamako

À la date du jeudi dernier, la saga judiciaire dans laquelle est plongée la grande mosquée de Bamako depuis bientôt 4 ans est-elle enfin terminée ? C’est la moindre question que l’on puisse se poser, car ce qui semble désormais clair, le nouveau régisseur Ibrahim Koromakan et le promoteur Aboubacary Samadiaré seraient désormais sous mandat de dépôt, depuis le jeudi 04 janvier 2024.

Suite à la signature d’un protocole d’accord transactionnel entre la grande mosquée de Bamako à travers son nouveau régisseur et le promoteur Aboubacary Samadiaré en date du 05 janvier 2023, sur initiative du nouveau régisseur M Ibrahim Koromakan. Cette signature aurait dû mettre fin au bras de fer qui persiste depuis 2020, lorsque des manquements avaient été constatés dans l’exécution du contrat de bail entre les 2 parties. En attendant, le délibéré en annulation du protocole d’accord pour ce 10 janvier 2023, la grande mosquée se réjouit déjà de cette évolution.

FAITS ET ORIGINE

En effet, le bras de fer qui oppose la grande mosquée et le bailleur M Aboubacary Samadiaré, date de 2018, quand les 2 parties avaient établis 2 contrats de bail pour l’exploitation des emprises de la grande mosquée. Le premier contrat en date du 05 février 2018 porte sur la construction de 39 boutiques d’une valeur globale de 49 898 000 F CFA (quarante-neuf millions huit cent quatre-vingt-dix-huit mille franc CFA), pour un loyer mensuel de 1 170 000F CFA ( un million cent soixante-dix mille franc CFA). Au terme du contrat au lieu de verser la totalité du montant convenu comme loyer, M. Samadiaré devrait payer par mois 750 000f (sept cent cinquante mille franc CFA), le reliquat soit 420 000F CFA ( Quatre cent vingt mille franc CFA), étant destiné à amortir les investissements de Aboubacary Samadiaré.
Le second contrat en date du 15 février 2018, au terme de ce second contrat, le bailleur s’engage à construire un bureau, 140 magasins et 10 toilettes dans les dépendances de la grande mosquée de Bamako, le tout pour un montant de 999 135 840 (neuf cent quatre-vingt-dix-neuf millions cent trente-cinq mille huit cent quarante), avec loyer mensuel fixé à 4 371 080 ( quatre millions trois cent soixante-onze mille quatre-vingt franc CFA), au lieu de verser la totalité du loyer M. Samadiaré, il devait verser mensuellement 1 500 000F CFA ( un million cinq cent mille franc CFA), le reliquat 2 871 080 franc CFA ( deux millions huit cent soixante-onze mille quatre-vingt franc CFA), étant destiné à amortir ses investissements. Ce contrat du 15 février 2018 sera modifié par un avenant en date du 1er janvier 2019, cet avenant porte à 1 750 000f CFA le loyer initial de 1 500 000 f CFA, payable mensuellement à la grande moquée (déduction faite de la retenue pour amortissement des investissements), est donc de 2 500 000f CFA (deux millions cinq cent mille franc CFA).
Les détails de l’exécution du contrat, sont assez fastidieux, une série d’interprétation à créer des problèmes entrainant une crise de gestion qui va par la suite aboutir à un imbroglio judiciaire à feuilleton.

Par la suite, la grande mosquée trouve satisfaction et dispose d’une grosse judiciaire qui résilie les contrats de M. Samadiaré, naturellement celui-ci interjette appel et le feuilleton judiciaire se poursuit de plus bel. C’est dans cette ambiance de confrontation que des changements internes interviennent au sein de l’administration de la grande mosquée à savoir le changement de régisseur, ainsi M Ibrahim Koromakan remplace M. Bassidiki Touré au poste de régisseur. C’est ce dernier M. Koromakan qui signe un nouveau protocole d’accord sensé mettre fin à la crise, mais hélas cet accord dit à l’amiable n’en était pas un, moins de un an après, la situation se détériore brusquement jusqu’à conduire les 2 principaux protagonistes en situation difficile, qui seraient en prison actuellement sous mandat de dépôt, en attend la suite, c’est désormais une affaire pendante devant les tribunaux. Au sein du bureau de l’imam de la grande mosquée, il y a une certaine satisfaction de cette évolution, en effet les responsables se réjouissent de ce rebondissement qui fait renaître l’espoir. Parce que pour ces responsables, il s’agit simplement de défendre l’intérêt public face à la force de l’argent et d’individus déterminés à confisquer l’intérêt public à leur seul bénéfice. Déjà c’est, cette semaine, c’est-à-dire le 10 janvier 2024 que le tribunal du commerce se penche sur le protocole d’accord de toutes les polémiques, en effet de nombreux responsables du bureau de l’imam sont convaincus que cet accord a été signé de façon opaque. En attendant, une équipe provisoire gère les affaires courantes, et se bat pour maintenir les équilibres avant la fin de l’imbroglio judiciaire.

Ainsi, il est important de rappeler et préciser que la grande mosquée est un Établissement public à caractère administratif (EPA) du Ministère des Affaires religieuses et du culte, qui est géré par un Conseil d’administration, un régisseur et un agent comptable.

Affaire à suivre !

Nia Dialla KEITA

Nia Dialla
Nia Diallahttps://actu-globe.com
Promoteur et Directeur, Nia Dialla KEITA est un enseignant journaliste, spécialiste des langues française et anglaise. Il dirige la rédaction de la presse en ligne “actu-globe.com”, un site web malien d'informations générales pour le Monde. Tel: (+223) 74 73 31 29 / 69 66 46 37

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