Ce vendredi 18 février 2022, l’hôtel Radisson Collection a servi de cadre pour la cérémonie de lancement officiel du projet de lutte intégrée contre la malnutrition chronique au Mali. Le nouveau projet « Lutte intégrée contre la malnutrition chronique au Mali » financé par Affaires mondiales Canada, est implémenté dans les régions de Kayes, Kita et Sikasso au Mali au niveau des Districts Sanitaires (DS) de Kita, Kayes, Bafoulabé et Sikasso pour les prochaines cinq années. Action Contre la Faim (ACF) et deux ONG nationales, AMADECOM et COFERSA se chargent de la mise en œuvre au Mali. Ce projet d’une durée de 5 ans de 2021 à 2026, est mis en œuvre au Mali. Ledit projet a officiellement été lancé par Dr Youma Sall, représentante de Madame le ministre de la Santé, en présence de tous les acteurs concernés.
Ce projet vise essentiellement à améliorer durablement le statut nutritionnel des enfants de moins de cinq ans et des femmes en âge de procréer. Il agit sur trois causes majeures de la malnutrition chronique : l’accès à des soins adéquats, à un environnement salubre et à une alimentation adaptée. Ces trois paramètres sont grandement influencés par les inégalités de genre affectant les femmes et les adolescentes. Il bénéficie indirectement à l’ensemble de la population des 4 DS couverts par l’action, soit plus de 2 millions de personnes (725 000 à Kayes, 489 000 à Kita, 182 000 à Bafoulabe, 692 000 à Sikasso), dont 459 000 femmes de 15 à 49 ans, dont 106 000 adolescentes de 15 à 19 ans.
Le Projet bénéficiera directement à plus de 728 000 personnes, dont 52,7% de femmes et d’adolescentes, ainsi que 46,3% d’enfants de moins de cinq ans, et indirectement à l’ensemble de la population des quatre districts ciblés, soit plus de 2 088 000 personnes. Action contre la Faim reconnaît que l’inégalité entre les genres est à la fois une cause et une conséquence de la faim, et que cette inégalité limite les moyens de subsistance, l’éducation et les opportunités de croissance pour les femmes et les filles, limitant l’accès et le contrôle des ressources dont elles ont besoin pour répondre à leurs besoins nutritionnels.
Pour le Chef de coopération canadienne, représentant l’Ambassadeur du Canada au Mali, François Picard, le Canada s’est engagé à travailler avec ses partenaires, dont le PAM et l’UNICEF afin de faire face à la crise nutritionnelle tout en mettant l’accent sur les dimensions liées au genre. C’est pour cette raison qu’Affaires mondiales Canada a financé le projet de lutte intégrée contre la malnutrition chronique à hauteur de 13 millions de dollars canadiens, soit 6,2 milliards de Francs CFA.
Le Directeur Pays Action Contre la Faim (ACF) aura rappelé que le Mali continue de faire face à une situation nutritionnelle préoccupante avec des taux de malnutrition alarmants. Avant de préciser qu’un enfant sur 10 souffre de la malnutrition aiguë et 25 pourcents des enfants de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition chronique selon la SMART 2021. Cette malnutrition aiguë constitue l’une des premières causes de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans du fait de sa sévérité. Aussi, une femme sur dix (10 %) souffre d’émaciation dont 3 % sous la forme modérée ou sévère. Et 31 sur 51 Cercles (soit 61%) sont en situation critique (Phase 4) tandis que 14 sont en situation sévère (Phase 3) en raison d’une augmentation de la MAG due à l’aggravation des problématiques d’insécurité et de difficultés d’accès aux soins de santé et nutritionnels, l’accès à l’eau, à des systèmes d’assainissements adéquats, des déplacements de populations, de l’accroissement anticipée de l’insécurité alimentaire.
Pour conséquences, plus de 9% de la population seront en insécurité alimentaire en période de juin à août 2022 selon le cadre harmonisé. Sur le plan du financement de la nutrition, il est noté un gap de 54% dans le financement de la nutrition.
Kambiré Sanzan a par conséquent affirmé que les ressources reçues des bailleurs en 2021 n’étaient pas assez pour répondre aux besoins vitaux des plus vulnérables; tout en plaidant que si la nutrition n’est pas financée, la prise en charge nutritionnelle pour environ 959 305 enfants, dont 247 088 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère et 712 216 enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë Modéré sera interrompue. C’est pourquoi il a encouragé le gouvernement à mettre en œuvre ses engagements récents pris dans le cadre du sommet international Nutrition for Growth tenue au Japon en décembre dernier.
« Nous sommes une coopération qui sait et peut mettre fin à la faim pour la réalisation de l’objectif zéro au Mali », a précisé et conclu le Directeur Pays Action Contre la Faim, Kambiré Sanzan.
La représentante de Madame le ministre de la Santé, Dr Youma Sall s’est dit convaincue que ce projet aura un impact significatif sur la réduction de la malnutrition dans les régions de Kayes, Kita et Sikasso. Elle a enfin rassuré que le Mali continuera à respecter ses engagements nationaux et internationaux liées à la nutrition malgré les contraintes diverses dont la COVID-19 et a fortement encouragé l’ensemble des partenaires à adopter les bonnes pratiques et à soutenir le gouvernement dans la mobilisation citoyenne pour endiguer les effets de la COVID-19 au Mali.
Nia Dialla KEITA
Source : actu-globe.com
