À l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré, jeudi 25 Avril 2024 sur le terrain Calcio de Quinzambougou, la 17ème édition de la Journée Mondiale couplée à la Semaine Nationale de Lutte contre le Paludisme. Le thème de l’édition 2024 est “ : promouvoir l’équité en santé, l’égalité des genres et les droits de l’homme ”.
La cérémonie de lancement a été présidée par le secrétaire général de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaye Guindo représentant Madame le ministre. Elle a enregistré la présence de Madame l’Ambassadrice des États-Unis d’Amérique au Mali, du Représentant Résident de l’Organisation Mondiale de la Santé, de Madame la Directrice de l’USAID au Mali, de Madame la Représentante de l’UNICEF au Mali, de Madame la Représentante Résidente de CRS au Mali, des autorités administratives et des coordinateurs des chefs de quartier du District de Bamako et, des Notabilités et chefs coutumiers en Commune II du District de Bamako.
Cependant, les taux de morbidité et de mortalité restent peu élevés, qui nécessitent aujourd’hui des investissements et des innovations dans le secteur de la santé publique, a estimé le secrétaire général du Département. « Au Mali, la lutte contre le paludisme est l’une des priorités de la politique nationale de santé. Selon les données du Système Local d’Information Sanitaire, le paludisme constitue la première cause de morbidité avec un taux de 37,7% et de mortalité avec un taux de 24,4%, », a-t-il déclaré.
Par cette occasion, M. Guindo dit saluer l’ensemble des acteurs, notamment les Partenaires Techniques et Financiers pour les formidables réalisations enregistrées au cours de plusieurs années de lutte. Mais, il estime aussi que cette journée doit attirer l’attention de tous sur la nécessité de poursuivre les investissements et les innovations dans le domaine de la recherche sur cette maladie. « Bien qu’elle soit évitable et traitable, la maladie du paludisme continue d’avoir des conséquences dévastatrices sur la santé et les moyens de subsistance des populations à travers le pays », déplore le secrétaire général.
Par conséquent, selon le SLIS, les établissements de santé ont enregistré 3 339 600 cas confirmés de paludisme dont : 2 338 770 cas simples et 1 000 830 cas graves avec malheureusement 1 191 décès enregistrés dans les formations sanitaires (Source : DHIS2, 2023). Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les couches les plus affectées par ce fléau.
Face à ces problématiques d’une extrême gravité, le Gouvernement du Mali avec l’appui de ses Partenaires Techniques et Financiers a entrepris des actions synergiques de lutte contre cette maladie parmi lesquelles : La gratuité du traitement pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes ; La gratuité des tests de diagnostic rapide ; L’organisation des campagnes de chimio prévention chaque année et les campagnes de distribution des Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides (MII) tous les trois ans sur toute l’étendus du territoire.
M. Guindo a indiqué que ces différentes interventions ont permis d’atteindre certains résultats au cours de ces dernières années à savoir : Reduction du taux d’incidence du paludisme de 172 ‰ en 2022 à 151 ‰ en 2023 ; 98% des cas suspects ont bénéficié d’un test de confirmation avec 67% de positivité des tests en 2023 ; 3 511 098 enfants ayant reçu les médicaments de la CPS en 2023 ; Proportion de ménages avec au moins une Moustiquaire Imprégnée d’Insecticides pour 2 personnes estimée à 91% selon EIPM 2021 contre 55% ; Proportion des Femmes Enceintes ayant reçu au moins 3 doses de TPI lors des CPN estimée à 49% en 2023 contre 47% en 2022.
Le représentant de l’OMS pense que la célébration de cette journée va mettre en lumière les obstacles liés à l’équité en santé, à l’égalité femmes-hommes et aux droits humains dans la lutte contre le paludisme en vue de parvenir à des mesures concrètes pour y remédier.
Pour atteindre les objectifs dont la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme et celui de l’élimination du paludisme au Mali, l’OMS et le représentant de l’État malien ont eu à exhorter les partenaires techniques et financiers en particulier le Fonds mondial, le gouvernement américain à travers l’USAID/PMI ainsi que l’Unicef qui appuient la lutte contre le paludisme dans les pays les plus affectés y compris le Mali.
Nia Dialla KEITA
