Lors de la 25 ème édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID), tenue ce vendredi 10 décembre 2021 au Centre international de conférence de Bamako comme chaque 10 décembre, la Coalition nationale de la Campagne internationale pour l’Eau potable, l’Hygiène et l’Assainissement (CN-CIEPA/WASH) a plaidé pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement de plusieurs millions de personnes au Mali. L’occasion était toute fois opportune pour la CN-CIEPA/WASH d’interpeller à la tribune d’expression des sans voix les plus hautes autorités du pays à trouver des solutions urgentes à ces problèmes.
S’adressant au président du jury, le porte-parole de ladite coalition rappelle que l’état des lieux du Secteur Eau et Assainissement du Mali impose à tous un devoir de vérité et de sincérité face à ce que tous les maliens observent et vivent avec impuissance, c’est à dire la situation de l’eau et de l’assainissement dans notre pays.
En conséquence, selon le rapport alarmant de la concertation nationale 2020 du secteur eau et assainissement : Environ 6 millions de nos compatriotes n’ont toujours pas accès à l’eau potable soit le tiers de la population. Et plus de 500 villages ou fractions n’ont toujours pas accès à l’eau potable.
S’agissant de l’assainissement, environ 12 millions de maliens, soit les 2/3 de la population n’ont pas accès à un système d’assainissement adéquat. La pratique de la défécation à l’air libre, estimée officiellement à 6% en 2020 continue à avoir un impact négatif sur la santé ainsi que le bien être des millions de maliens ; l’ inexistence des dépôts de transit ainsi que l’absence des stations de traitements de boues de vidanges dans nos villes constituent un sérieux défi pour le mieux-être de la population.
Ces constats traduisent un manquement grave aux droits humains fondamentaux. A ce tableau peu flatteur, s’ajoute le faible niveau du budget d’Etat alloué au secteur, estimé à 3,6% en 2020, sans compter la faiblesse de la consommation des fonds extérieurs et un taux de pannes des ouvrages d’eau, de l’ordre de 35%. Aussi, la société civile ne saurait passer sous silence les conséquences néfastes de cet état de fait, qui frappe de plein fouet les personnes marginalisées, surtout les enfants dont la qualité nutritionnelle dépend en grande partie de la qualité de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène. Enfin, la pandémie de COVID-19 nous interpelle tous sur l’impérieuse nécessité de faire de l’accès à l’eau et l’assainissement des populations, la priorité des priorités de notre pays.
Cependant, face à tous ces défis, la CN-CIEPA demande au gouvernement de : Cibler prioritairement les 500 villages sans eau potable dans le cadre de la réalisation des ouvrages d’eau potable, sur les fonds de souveraineté du Président de la transition ; Œuvrer à poser les jalons pour la construction de station de traitement de boues de vidanges dans le district de Bamako ; Accroître les campagnes de sensibilisation afin d’éradiquer la pratique de la défécation à l’air libre et lutter efficacement contre la pandémie de la COVID-19 ; Enfin, œuvrer à rendre opérationnel le dépôt final de Noumoubougou qui a englouti plus de 7 milliards.
Nia Dialla KEITA