Mali – Inspiration des Manuscrits pour la réconciliation et la paix : l’ONG SAVAMA-DCI explique les sages paroles des érudits de Tombouctou à l’université Roi Khaled Ben Abdoul Aziz

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Dans le cadre de son nouveau projet intitulé “ l’Inspiration des manuscrits anciens pour la réconciliation et la Paix (IMARP) ”, l’ONG Sauvegarde et Valorisation des Manuscrits pour la Défense de la Culture Islamique (SAVAMA-DCI) a animé ce jeudi 10 mars 2022 sa 3è conférence-débat afin d’informer et de sensibiliser les étudiants à l’Université Privée Roi Khaled Ben Abdoul Aziz, sise au Badiallan I, Bamako. Cette 3è conférence-débat de la Savama-DCI intervient quelques jours après sa première conférence-débat et sa deuxième tenues respectivement au Mémorial Modibo KEITA et à l’Institut Cheick Zayed des Sciences Économiques et juridiques de Bamako sur la coline de Badalabougou. Ella a enregistré la présence de plusieurs acteurs du monde de la culture dont le modérateur, Dr. Bassaro Touré, enseignant chercheur/Université Roi Khaled/IHERI-ABT, le coordonnateur de l’ONG SAVAMA-DC, le recteur Amadou Keita et plus d’une centaine d’étudiants de ladite université.
L’objectif principal de ces conférences-débats est de faire le plaidoyer et le lobbying pour une appropriation des enseignements des manuscrits anciens dans le processus de réconciliation de paix et de gouvernance au Mali, avec le concours financier de l’Ambassade du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord à Bamako.
Deux thèmes étaient au cœur de la conférence-débat dont le “ Conseil éclairant sur la vilenie du conflit entre les croyants : les enjeux de la réconciliation et de la paix ” animé par Dr. Mohamed Diagayété/maître de conférence/DG IHERIABT (arabe) et le deuxième thème : “Culture de la paix et esprit de tolérance en islam : vers la construction d’une paix durable ” a été expliqué par Dr. Alfadoulou Abdoulahi/ maître Assistant /IHERI-ABT (français).
Les deux conférenciers ont chacun d’abord rappelé que les manuscrits ne cultivent que la réconciliation et la paix.
Dans un livre ainsi dédié à la culture de la paix et l’esprit de tolérance en islam dont l’étude a été réalisée par l’ONG SAVAMA-DCI et financée par TRUSTAFRICA, le conférencier Dr. Alfadoulou Abdoulahi a d’abord donné comme définition à la paix “ un état d’esprit, un comportement et qu’elle n’est pas seulement l’absence de guerre. Il a ensuite pris des exemples concrets sur Tombouctou, cité mystérieuse, ville des 333 saints, est aussi une ville de paix, mais aussi un symbole matérialisant la convergence des élans de construction d’un équilibre fondamental à une coexistence pacifique. Et il dira tout comme les personnes ressources de Tombouctou avec lesquelles il a échangé que « la paix doit être un moyen incontournable pour les personnes voulant vivre en bonne intelligence quel que soit le lieu ou l’époque », citation d’Ibrahim Sidi Touré.
Pour Barber Savane, la paix est un comportement qui s’entretient au quotidien dans toutes les manifestations de la vie sociale et dans le respect de l’autre avec ses différences culturelles, religieuses, sociales et économiques. Mahmoud Mohamed Dédéou pense aussi que la paix est la sécurité totale d’une société. Quant à Abderrahmane Ben Essayouti, il a dit que la paix est l’acceptation des uns et des autres vivant en harmonie, en parfaite symbiose, sans inquiétude et dans le respect mutuel. Selon Mahmoud Baba Hassèye, la paix est une source de développement, pas de développement sans paix. Mahamane Sidi Hamane estime que la paix c’est rester tranquille, se connaître soi-même.

De son côté, Alphadi Assaloukou pense qu’entre les individus, il peut avoir une paix théorique, cependant pour que la paix soit, il faut une structuration sociale. Sans justice sociale, sans droit, pas de paix. De la même manière, Dramane Salaha Lansar précise que la paix est un moyen de vivre ; sans paix, on ne peut pas vivre. L’imam de la mosquée de Sankoré, Abderrahmane AlAkῑb s’est également exprimé en disant que la paix est indissociable de l’éducation, de la formation et de la solidarité.
Le nommé Boubacar Mahalmadane Touré, quant à lui, il a donné d’autres explications pour bien comprendre le concept de la réconciliation et de la paix. Selui lui, la paix est une culture, quelque chose que l’homme cultive, qui fait partie de notre éducation. Dans la tradition Tombouctienne, cette expression populaire Songhay, dit-il, « Ay nan ni nda yerkoy » (Je m’en remets à Dieu) est assez éloquente et traduit tout l’élan d’une perpétuelle quête de paix.
Pour mieux comprendre encore, Salem Ould Elhadj a déclaré dont je cite : «  La paix doit être globale, c’est la sécurité totale du pays et de la localité où on vit, c’est aussi la confiance réciproque entre les individus, c’est la confiance des citoyens aux dirigeants, c’est aussi la paix spirituelle c’est-à-dire la croyance car l’homme n’est pas un animal, c’est enfin l’instruction pour pouvoir connaître les autres et soi-même. »
Après ces sages paroles des hautes personnalités de la ville de 333 saints, les conférenciers ont donné beaucoup de leurs perceptions par rapport à la tolérance qui est un grand pas dans le processus de réconciliation pour la paix dans un pays.
Selon les conférenciers, cette notion de tolérance est inséparable de celle de la paix et fait essentiellement référence à la croyance religieuse. Avant d’expliquer succintement cette citation de l’Imam de la grande mosquée de Tombouctou; « La tolérance rejoint l’acceptation des uns et des autres par rapport aux confessions. Tombouctou est un exemple de tolérance religieuse. Malgré la suprématie de l’islam à Tombouctou, les minorités religieuses (catholiques, protestants et autres) exercent leur foi en toute liberté et quiétude.  Le cas le plus expressif demeure celui du Père Dupuis Yacouba, un catholique qui s’est complètement intégré à la société traditionnelle Tombouctienne au point de devenir un chef de konday  (groupe d’âge traditionnel). Il épousa une Tombouctienne. Il est l’auteur d’un ouvrage très important sur tous les corps de métier de Tombouctou. Ce Père Blanc qui a été excommunié a toute sa place dans la société traditionnelle ». Par : Abderrahmane Ben Essayouti, Imam de la grande mosquée.

Nia Dialla KEITA

Nia Dialla
Nia Diallahttps://actu-globe.com
Promoteur et Directeur, Nia Dialla KEITA est un enseignant journaliste, spécialiste des langues française et anglaise. Il dirige la rédaction de la presse en ligne “actu-globe.com”, un site web malien d'informations générales pour le Monde. Tel: (+223) 74 73 31 29 / 69 66 46 37

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