Vu les multiples suspensions contre le Mali, le nouveau ministre des Affaires étrangères et de la coopération Abdoulaye Diop a demandé la compréhension de la communauté internationale. Tout a commencé à basculer, le 10 juin dernier, quand le président français Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération militaire française dans le sahel précisement au Mali, suite au 2e coup d’Etat dans le pays. À cela, s’en sont suivis par des suspensions de la CEDEAO contre le Mali de tous ses organes de décisions.
À peine arrivé, soit une semaine après sa prise de service, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, SEM Abdoulaye Diop, a successivement reçu en audience le 17 juin, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la MINUSMA, M. Al Ghassim Wane, les chefs de missions diplomatiques et consulaires du Mali à l’étranger par visioconférence et le corps diplomatique accrédité au Mali.
Avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la MINUSMA, les entretiens ont porté sur le processus de transition en cours au Mali et la coopération avec la MINUSMA. Le Ministre a félicité son hôte pour sa nomination à la tête de la Mission de maintien de paix des Nations unies au Mali et lui a souhaité plein succès dans l’accomplissement de sa nouvelle mission.
Parlant du processus de transition au Mali, il a rappelé les actions en cours dans le cadre de la préparation des prochaines élections avant de réaffirmer la détermination des autorités de la Transition à respecter les engagements pris vis-à-vis du Peuple malien et de la communauté internationale.
Le diplomate onusien, pour sa part, s’est dit honoré de servir le Mali sous l’égide de l’ONU. Il a brieffé le Ministre sur les visites de terrain qu’il a effectuées à l’intérieur du Mali, puis réitéré l’engagement de la MINUSMA à poursuivre son soutien au Mali.
Les échanges, qui se sont déroulés par visioconférence, avaient pour objectif la remobilisation de la diplomatie malienne dans le contexte de la Transition. C’est ainsi qu’il a pu échanger, tour à tour, avec les représentations diplomatiques et consulaires du Mali en Afrique, en Europe, en Asie et aux Amériques. Le ministre Diop a rappelé le contexte difficile que traverse le Mali et les fortes attentes du Peuple vis-à-vis de la Transition, et plus particulièrement de la diplomatie malienne pour éviter un isolement de notre pays et susciter une meilleure compréhension de la situation de la part de nos partenaires. Le ministre a exhorté les Ambassadeurs et Consuls à se réinventer et à réinventer l’outil diplomatique dans ce contexte de crise. Il a invité le personnel diplomatique à plus de proactivité, d’engagement, de dynamisme, et d’adaptation pour aider à réussir la Transition afin que le Mali prenne la place qui lui revient dans le concert des Nations.
Les responsables des différentes missions diplomatiques et consulaires à l’étranger ont marqué leur adhésion aux nouvelles directives des autorités de la Transition et leur engagement à les mettre en oeuvre pour une présence plus active du Mali sur la scène régionale, continentale et internationale. Ils ont saisi l’occasion pour soulever les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs missions. Ils ont également fait des suggestions pour une meilleure approche dans l’exécution des nouvelles missions confiées et pour plus de dynamisme de l’action diplomatique du Mali. Les échanges, très enrichissants, ont pris fin avec la conviction partagée que nos représentants à l’extérieur restent plus que jamais engagés pour la cause de leur pays. Très satisfaits des rencontres, les différents participants ont vivement plaidé pour que cet exercice, une première dans notre pratique diplomatique, puisse se poursuivre. Le Ministre a donné l’assurance que le Département travaillera à maintenir ce cadre d’échanges et à mieux concevoir les prochaines concertations par visioconférence.
Puis ce lundi 21 juin, pour des échanges, le ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération internationale, SEM Abdoulaye DIOP, a rencontré, le corps diplomatique accrédité au Mali.
Dans son adresse aux diplomates, il a , entre autres, remercié les partenaires du Mali pour l’accompagnement et sollicité la poursuite de leur appui. Plaidant pour le Mali, le ministre Diop a estmé que des sanctions ne peuvent que fragiliser davantage le Mali, que le pays a plutôt besoin de la solidarité nationale et internationale, qu’il est important la communaute internationale prenne la pleine mesure pour le Mali et demande la compréhension de la communauté internationale à faire une lecture realiste et pragmatique des évènements du 25 Mai dernier. Cependant pour le patron de la diplomatie malienne, les efforts doivent être concentrés sur la réussite de la transition. M. Diop estime également que le soutien indéfectible des parternaires internationaux restera vital pour le processus en cours.
C’est l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, doyen du Corps diplomatique, SEM Hassan Naciri qui a pris la parole au nom de ses collègues. Il a assuré les plus hautes autorités qu’ils continueront à accompagner le Mali dans ses choix nationaux, sa sécurité nationale et sa cohésion nationale.
Nia Dialla KEITA
