Femme politique engagée dans le mouvement pour l’Indépendance du Mali dans les années 1960, Madame Diop Sira Sissoko a pris le nom de la salle de conférences du REFAMP-Mali, ce 31 juillet 2023, sise Médina-Coura. Selon plusieurs témoignages sur place, une brave femme qui a donné sa vie à l’éducation et à l’émancipation des femmes du Mali.
La cérémonie était présidée par Madame le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille Coulibaly Dr Mariam Maïga. Qui avait à ses côtés, son collègue ministre des Infrastructures et des Transports, Madame Dembélé Madina Sissoko. Cette cérémonie à l’honneur de Madame Diop Sira Sissoko entre dans le cadre de la célébration de la journée panafricaine des femmes, le 31 juillet de chaque année. Elle a enregistré la présence de la présidente de la Fondation Femmes d’Afrique et Culture-Mémorial de Rufisque ( FAC-MR), Madame Diallo Daoulé Ba, avec du haut de ses 93 ans, de la Vice-présidente de l’OPF Madame Diallo Kama Sakiliba, du représentant des familles Diop/Sissoko et alliés Alou Soumaré et de dizaines femmes de plusieurs autres organisations féminines.
C’est dans une ambiance conviviale et festive que les femmes ont décidé de magnifier pour leurs droits et pour le développement économique du Mali et de l’Afrique en prenant l’exemple sur l’une des héroïnes de l’indépendance Madame Diop Sira Sissoko et les autres pionnières maliennes et panafricaines. Selon plusieurs témoignages en hommage à Madame Diop Sira Sissoko, c’est une reconnaissance méritée de magnifier et d’immortaliser cette femme leader exceptionnelle de beauté, de bonté, de sagesse, d’amour, de bravoure et de progrès.
Née le 31 mars 1929 et décédée le 17 novembre 2013, Madame Diop Sira Sissoko fut la première bachelière du Mali en 1950. Elle fut successivement, sur le plan professionnel : Directrice de l’École de Filles de Koutiala, Mopti, École Mamadou Konaté à Bamako et Première Directrice malienne du Lycée de jeunes filles de Bamako ; Experte de l’UNESCO au Burkina, en Angola, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, puis Consultante à l’UNICEF au Burundi, au Bénin et au Cameroun. Sur le plan associatif, Madame Diop Sira Sissoko a été présidente de l’Union des femmes du Soudan et du Mali; Directrice fondatrice de la Coopérative des Femmes de Kabala. Elle a également été membre du Conseil Economique, social et Culturel du Mali, membre aussi de l’Association Villages d’Enfants SOS du Mali; présidente de la Fondation Femmes d’Afrique et Culture Mémorial de Rufisque. Et elle a été médiatrice au niveau de certains conflits. Rufisquoise convaincue, elle organisa à Rufisque la cérémonie d’anniversaire des cinquante ans de l’École Normale de Rufisque et créa, avec les autres normaliennes, la Fondation Femmes d’Afrique et Culture-Mémorial (FAC-MR). De retour à Bamako, elle créa aussi le Comité National du Mali de la FAC-MR.
Guide éclairée et prévoyante, Sira Sissoko associa les générations plus jeunes à la mise en place de ce comité, pour assurer la pérennité de la FAC-MR au Mali, a longuement témoigné la vice-présidente de la Fondation Femmes d’Afrique et Culture-Mémorial de Rufisque ( FAC-MR). Avant de déclarer : « Diop Sira Sissoko a travaillé inlassablement pour consolider nos activités, elle nous a formé et guidé pour un travail de qualité et, entre autre, pour la défense des droits des femmes et la participation active de la femme malienne au développement de son pays ».
Après avoir procédé à la coupure du ruban symbolique « Madame Diop Sira Sissoko », la ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, a magnifié cette journée mémorable pour toutes les pionnières de la période des indépendances, particulièrement celle qu’elle a affectueusement appelé sa grand-mère. Pour elle, nous ne pouvons que la gratifier pour toutes les femmes pionnières du Mali surtout à l’honneur de Sira Sissoko qui fut pionnière de première heure ; faire le baptême de la salle REFAMP à son nom en cette période ne peut être que salutaire car elle s’est vaillamment battue pour le développement socioéconomique de l’Afrique. Elle a profité de cette occasion pour réitérer sa profonde gratitude et sa sincère reconnaissance à l’égard de toutes les pionnières pour les belles oeuvres qu’elles ont accomplies afin que la nouvelle génération s’émancipe. La ministre Mariam Maïga a enfin a appelé toutes les femmes du Mali à travailler dans la cohésion pour leurs droits et les a rassuré que leurs droits seront protégés.
La présidente du REFAMP-MALI, Maïga Sina Damba, a indiqué que le combat de l’illustre disparue sera toujours mené à partir de la Salle de conférences « Madame Diop Sira Sissoko », désormais, lieu de prise de grandes décisions, par le REFAMP/Mali depuis son siège à Medina Coura. Elle a ensuite rendu hommage à Madame Diop Sira Sissoko qui fut l’une des pionnières de la Conférence des Femmes Africaines la première organisation des femmes créée un 31 juillet 1962 à Dar-salam en Tanzanie, qui a clamé l’instauration de Droits égaux pour les hommes et pour les femmes en Afrique, malgré les différences éthnique et linguistique sur le continent. Selon Madame Maïga Sina Damba, par le parcours de Madame Diop Sira Sissoko, on entend une véritable figure de proue, une icône emblématique de la lutte pour les droits des femmes au Mali et pour avoir occupé de hautes fonctions à l’international dont le rôle de premier plan dans l’Organisation panafricaine des femmes à Madagascar, en Côte d’Ivoire et à Johannesburg et, pour avoir été cheffe de mission d’observation des Élections de la CEDEAO.
Le représentant de la famille Madame Diop Sira Sissoko s’est réjoui du fait que la salle de conférences du REFAMP ait été baptisée à son nom. Avant de déclarer que « Son nom écrit sur le fronton d’une salle de conférences, nous donne le gage que son parcours ici sur terre servira toujours de source d’inspiration permanente pour les générations actuelles et futures ».
Nia Dialla KEITA
