Mali – Commémoration de la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage le 2 décembre : les recommandations de la CNDH

Date:

La Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage commémore l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui [A/RES/317(IV)] du 2 décembre 1949.

L’objectif de cette journée est d’éradiquer les formes contemporaines d’esclavages telles que la traite d’êtres humains, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, les mariages forcés et le recrutement forcé d’enfants dans les conflits armés.

Les organes des Nations Unies dédiés aux droits humains ont démontré la persistance de formes anciennes d’esclavage, ancrées dans les croyances et les pratiques traditionnelles.

Le Mali commémore cette année, la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage dans un contexte particulier caractérisé malheureusement par la persistance des formes d’esclavage, ancrées dans les pratiques traditionnelles, notamment l’esclavage par ascendance à Kayes et dans certaines régions du nord du Mali.

Ces formes d’esclavage sont le résultat de discriminations contre les groupes les plus vulnérables au sein de sociétés, considérés comme appartenant à des castes inférieures.

Ces pratiques avilissantes moyenâgeuses sont répandues à Kayes, la première région administrative du Mali depuis fin 2017.

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) suit de près depuis 2018 ce fléau se manifestant souvent par des atteintes graves aux droits de l’Homme.

Dans la mise en œuvre de son mandat, l’Institution nationale des droits de l’Homme s’est beaucoup intéressée à la pratique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes.
Elle a ainsi mené plusieurs activités comprenant des études, des campagnes de sensibilisation et de plaidoyer et même contribué à l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre le phénomène.

La CNDH salue les efforts des autorités dans le cadre de la lutte contre l’esclavage par ascendance et les pratiques assimilées, notamment la prise de lettres circulaires instruisant les parquets et autres autorités poursuivantes à réprimer avec efficacité les infractions en lien avec ces pratiques avilissantes, la relecture du code pénal prévoyant la criminalisation des mêmes pratiques. Elle invite l’État à redoubler d’efforts afin de bannir le phénomène au Mali.

Aussi, la Commission recommande-t-elle au gouvernement de:

  • adopter une loi criminalisant l’esclavage par ascendance et les pratiques assimilées au Mali ;
  • adopter une politique nationale de lutte contre l’esclavage au Mali ;
  • accompagner la CNDH dans l’organisation d’un forum sur l’esclavage par ascendance et les pratiques assimilées à kayes impliquant la diaspora ;
  • adopter, en collaboration avec la CNDH, les mesures urgentes et adéquates en vue d’un retour des personnes déplacées dans leurs villages d’origines ;
  • apporter une assistance humanitaire aux personnes victimes de l’esclavage par ascendance.

Pour la CNDH, la protection des droits de l’homme est une responsabilité partagée.

Nia Dialla
Nia Diallahttps://actu-globe.com
Promoteur et Directeur, Nia Dialla KEITA est un enseignant journaliste, spécialiste des langues française et anglaise. Il dirige la rédaction de la presse en ligne “actu-globe.com”, un site web malien d'informations générales pour le Monde. Tel: (+223) 74 73 31 29 / 69 66 46 37

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related